On se plaignait (un peu) de la rigueur Néo-Zélandaise...
2 jours avant notre arrivée le loueur de voiture aux Fidji nous demandait d'annuler la location car il n'avait pas de voiture ! Le matin de notre arrivée avant de prendre l'avion on réserve une chambre à Nadi, réservation confirmée mais avec un message 15mn plus tard pour nous dire que ça va pas être possible à cause de problème de plomberie. On tente un deuxième hébergement et même résultat, le logement cette fois n'est pas libre !?!?
Rassurez-vous, nous avons pu nous loger et on a récupéré une voiture.
Malgré ces petits tracas de voyage (Michel dira que c'est ce qui en fait le charme et je suis d'accord avec lui), nous sommes très bien sous le soleil et dans une chaleur tropicale.
On est parti pour ce qui est, sur le papier (sur internet en fait), la plus belle plage de l'île principale des Fidji : Natadola Beach. Qui dit belle plage peut vouloir dire endroit touristique et on s'est dit qu'on déjeunerait sur place. C'est un peu vrai concernant l'endroit touristique, mais pas tout à fait comme on l'imaginait !
En fait la plage est "trustée" par 2 hôtels majeurs qui ont des routes goudronnées et où tu ne rentres pas si tu n'es pas client... à moins de payer un droit d'entrée prohibitif à la journée ne serait-ce que pour accéder au restaurant ! A côté des 2 hôtels il n'y a rien ou presque, excepté les habitants d'un village proche qui proposent des tours à cheval et des massages. Encore faut-il y accéder : aucune indication, des chemins de terre et de cailloux et mon GPS qui a confondu une ancienne voie de chemin de fer avec une route !
Quand on est enfin arrivés sur place, on a pu constaté que la plage est belle mais directement sur l'océan avec des grosses vagues rendant la baignade hasardeuse. Seule consolation : Carole a eu un massage sur la plage, et on mangera mieux ce soir.
A Maui Bay, on a trouvé notre coin de paradis par hasard. On avait réservé 2 nuits, et en quelques minutes c'était 2 nuits supplémentaires. Demain on fait du kayak et/ou du paddle (ne pas confondre avec le padel). Et puis Il était presque indispensable d'aller chez le coiffeur aux Fidji. On en avait vraiment besoin !
Pour aller à Suva voir la principale ville des Fidji et son marché alimentaire pittoresque il fallait faire 100 kms. 2h plus tard on était toujours pas arrivés, non pas que les routes soient mauvaises mais il faut traverser de nombreux villages où t'as plutôt intérêt à respecter la limitation de vitesse à cause des dos d'âne... Et l'âne aux Fidji a le dos large !
Un Fidjien dans de telles circonstances aurait pu nous dire "It is Fiji time" qui signifie entre autres : "prends le temps !", ce que nous ne savons pas vraiment faire chez nous.
A part les dos d'âne des villages, la route ne permet pas vraiment de rouler vite : il y a les gens sur le bord, les véhicules qui déambulent à leur guise et quelquefois à petite vitesse, sans parler des chiens faméliques (et non maléfiques) qui font mine de traverser à tout moment devant ta voiture.
Le marché de Suva ne présentait que peu d'intérêt, comme le reste de la ville d'ailleurs et nous ne sommes pas restés très longtemps. Cette escapade nous a quand même montré que les bords de mer sont superbes et la forêt environnante très verte, dense et magnifique comme on pouvait se l'imaginer des îles du pacifique.
Le marché de Suva
Ce soir un groupe d'autochtones m'a proposé de boire du Kava, la boisson traditionnelle du coin. Ca a une couleur bizarre, ils te servent ça dans une petite écuelle, donc un truc qu'en temps ordinaire je n'aurais pas accepté ! J'ai bu le kava parce que c'était leur façon de montrer leur hospitalité... Et bien c'est pas bon (mais je n'ai rien craché) !
On avait dit que Maui Bay était le paradis, on s'est trompé. Ce n'était que l'antichambre du paradis, voire l'antichambre de l'antichambre, qui sait ? Car le paradis c'est ici sur la petite île de Nananu-I-Ra.
Aujourd'hui nous étions 6 sur l'île : la cuisinière, le capitaine, Carole et moi, et 2 chiens. C'est sûr que ce n'est pas le confort absolu, les "bures" sont rustiques, les équipements rudimentaires, l'eau est froide et l'électricité (pour le ventilateur par exemple) ne fonctionne que de 8h30 à 13h30 et de 17h à 21h30. J'ai donc intérêt à me magner pour finir mon article.
On a dû aussi apporter notre pitance car la cuisinière ne prépare à manger que pour le dîner. La cuisinière de secours est plutôt très bien car c'est Carole. Mais, oh miracle de la technologie, nous avons accès à Internet à partir d'une puce SIM locale et ça fonctionne vraiment très bien.
Et nous sommes partis avec le capitaine sur son beau bateau vert pour faire un tour d'exploration de l'île et aussi pour du snorkeling. C'est indéniablement aussi le paradis du snorkeling. En tout cas pour nous le meilleur de tous les temps. Nous étions dans un immense jardin de coraux, genre jardin paysager où le jardinier avait savamment mélangé les couleurs et les formes pour nous en mettre plein la vue, et il a réussi son coup. On n'avait véritablement jamais vu une telle beauté ! A tel point que Carole qui n'est pas spécialement une fan en redemande. On y retourne demain.
Et cette journée aurait pu être un jour d'anthologie si le p.... de poisson au bout de ma ligne ne s'était pas décroché en tordant l'hameçon sur un leurre de 20cm de long. J'y ai cru pendant quelques petites minutes le temps de sentir nettement la touche, de comprendre que la prise pesait son poids en tentant vainement de mouliner pour la ramener vers le bateau et surtout quand la bestiole piquait un sprint dans la direction opposée au bateau en vidant systématiquement mon moulinet malgré un frein à 10/12 kilos (les "vrais" pêcheurs comprendront). Ce soir, j'ai changé la taille et la solidité des hameçons sur les leurres qui en avaient besoin !
Et nous avons quitté notre paradis avec regrets en laissant esseulés Savu notre capitaine, Lo, la jeune apprentie à tout faire et Filo, notre cuisinière expérimentée que nous avons assez rapidement baptisée "philo latin grec" en souvenir du cursus scolaire de Carole, mais surtout pour se rappeler de son nom.
Avec Savu nous sommes retournés à notre récif merveilleux pour un nouveau snorkeling, avec en prime une mer d'huile, une superbe lumière et des poissons à foison. Savu avait apporté sa canne à pêche, il savait à qui il avait à faire et voulait probablement en découdre ! Après le snorkeling il était tout excité car il voyait des oiseaux de mer au large qui semblaient partager le repas de bancs de thons, et effectivement en s'approchant avec le bateau, on voyait clairement tantôt à bâbord et tantôt à tribord (à gauche et à droite pour les marins d'eau douce) des thons à la chasse. Du coup, bien évidemment, l'excitation a gagné l'ensemble de l'équipage du bateau, à l'exception peut-être de Carole.
quelques temps après, Savu, en rentrant au port, a assez bien résumé ce qui est l'histoire de ma vie (de pêcheur) par une phrase simple : "No luck, no fish today !" (pas de chance, pas de poisson aujourd'hui !).
Et pour la dernière nuit aux Fidji, nous nous sommes rapprochés de l'aéroport. A moins d'un kilomètre de l'hôtel (calculé par GPS) nous sommes passés près d'immenses réservoirs de pétrole de TotalEnergies et on s'est vraiment demandé si on ne s'était pas trompé dans le choix de l'hôtel. Et bien non, l'hôtel est logé dans un magnifique jardin tropical, on y mange très bien et la vue est superbe sans TotalEnergies.
Les Fidjiens sont d'une gentillesse et d'une hospitalité qu'on a rarement vus, Vinaka !