Quand tu voyages en avion vers l'est, l'horloge tourne très vite et tu enchaînes les repas sans modération (pour ma part). C'était sans compter la période de Ramadan qui fonctionne très bien avec Oman Air !
On a longuement attendu le chariot avec les plateaux repas pour avoir au final un pauv' morceau de pain Omanais fourré d'une espèce de vache qui rit "made in Golfe Persique".
C'est pas grave, on a pris le buffet à volonté à l' hôtel près de l'aéroport (pas terrible en fait le buffet !)
Demain sera un autre jour au volant de la voiture de loc... On the road again !
Dans le parc de Taman Negara
Pour cette journée d'autoroute direction George Town nous avons croisé une belle mosquée dorée et vu que malgré le Ramadan, les restos étaient ouverts le midi. Autre particularité de la campagne Malaisienne : les plantations de palmiers à huile à perte de vue... on ne s'arrêtera donc pas de manger du Nutella en Europe !
Arrivés à George Town, une fois n'est pas coutume, on a réservé un hôtel de charme qui est une ancienne maison coloniale Chinoise et qui se visite. Le nom de notre chambre est celui d'une appellation viticole Chinoise créée par l'ancien propriétaire Chinois de la demeure. Qui l'eût cru ?
Après un petit déjeuner conséquent (surtout pour moi !) nous voilà parti pour arpenter les rues de George Town à la recherche des peintures murales et autres ferronneries, bien aidés d'une carte détaillée de la ville fournie par l'office du tourisme. On n'a pas réussi à trouver tout ce qu'on cherchait, alors sans la carte, c'était mission impossible.
Tout de suite on est cueilli par la douce chaleur humide équatoriale caractéristique du coin qui ne permet pas de faire 100m (en marchant) sans que ça dégouline de partout. Un peu plus tard c'est le soleil, quoique un peu voilé, qui va nous mettre dans le mal. Et ce soir c'est sous une pluie battante, rafraichissante, mais mouillée que nous irons diner. Quelle météo choisir ? Jamais contents ces Français !
Se balader à Georges Town se transforme vite en un périlleux parcours d'obstacle car les trottoirs sont quasi inexistants, les scooters, voitures et autres bus grouillent et on a pas encore les bons reflexes d'une conduite à gauche. Sous la pluie, les quelques couloirs sous les arcades sont carrelés et comme c'est trempé, mieux vaut avoir des semelles antidérapantes.
Au final, la balade était sympa et nous sommes rentrés au bercail sains et saufs, après avoir trouvé par hasard un restaurant pour chats ! Rassurez vous on a dîné ailleurs et c'était délicieux (bien meilleur que des croquettes !)
Dans l'après midi, il y avait une visite de l'hôtel, qui est aussi une des plus belles demeures restaurées de la ville. Le guide parlait anglais (à la mode Malaisienne) et je n'ai pas tout compris, sinon le fait que le riche magnat Chinois avait fait construire ce manoir à la fin du 19ème avec une multitude de chambres (plus de trente !), non pas pour accueillir ses amis, mais pour loger ses 7 femmes et concubines avec tous les rejetons.
En vrai on est plus nature que religion... mais quand ça brille ça attire forcément le regard et l'objectif de l'appareil photo.
Quant à la nature, on s'est contenté d'un gigantesque insectarium avec essentiellement des papillons de toutes les couleurs qui voletaient devant nos yeux ébahis.
Une salle particulière a directement attiré mon attention car elle était remplie d'insectes morts avec une épingle plantée dans le dos qui s'affichaient ostensiblement sur les murs. Certains de ces insectes étaient gros comme mon poing ou grands comme ma main, la plupart volants, avec de grosses mandibules féroces ou des pattes aux poils piquants... et beaucoup étaient originaires de Malaisie
On va peut-être écourter notre séjour ici.
Rue de George Town
Le Guide du routard nous indiquait cette merveilleuse région, les Cameron Highlands, située en altitude avec des plantations de thé et une forêt primaire ancienne, tout ce qui invite à s'y rendre.
C'est ce que nous avons fait !
Et nous sommes arrivés sous la pluie.
Partis de bon matin avec notre guide et son Land Rover, plus quelques autres touristes, nous étions enthousiastes à l'idée de découvrir des arbres tortueux couverts de mousse et de plantes carnivores, et enveloppés par les brumes d'altitude.
Malheureusement nous n'étions pas les seuls, et la visite s'est résumée à une balade à la queue leu-leu sur des passerelles en bois sans vraiment la possibilité de s'arrêter 2 minutes pour s'imprégner de cette forêt au demeurant remarquable.
Il faut dire que c'est le week-end et les malaisiens profitent de l'occasion pour trouver un peu de fraicheur dans les hauteurs.
On était pas les seuls non plus à la fabrique de thé, à la ferme des fraises (grande spécialité du coin) et au marché local très vivant.
Peu importe, nous avons tout de même passé un bon moment.
Quant à la religion, elle nous a montré un de ses aspects les plus détestables !
La veille au soir déjà le muezzin appelait ses ouailles à prier avec un niveau sonore de dingue, amplifié par le fait que le village est dans une vallée étroite : est-ce à cause du Ramadan ou bien les pénitents du coin sont-ils durs d'oreille ?
rebelotte entre 5h et 6h du matin, pile poil au moment ou on commençait vraiment à dormir (et oui, nous sommes encore sous l'influence du décalage horaire).
Après le muezzin, ce sont les chats de l'hôtel qui se sont battus près de notre chambre avec forts miaulements... sales bêtes !
Forêt de Mossy à Cameron Highlands
C'est une belle route sinueuse pour rejoindre le parc National "Taman Negara" qui abrite l'une des plus ancienne forêt du monde (Comment font-ils pour connaître l'âge de la forêt ?).
Au bord de la rivière nous avons trouvé Dino qui va nous promener à bord de sa barque pendant la matinée pour nous faire découvrir les mystères de la jungle.
J'avais beaucoup d'espoir de voir des bestioles, d'autant que sur le bord de la route en venant ici nous avons vu un serpent noir fièrement dressé au dessus de l'herbe. Dino pense que c'était un cobra noir qui a la particularité de cracher son venin, et si c'est sur toi qu'il le crache, tu as seulement 3 possibilités : laver la jambe à grande eau, à défaut gratter la peau avec un couteau et en dernier recours, couper la jambe ! On ne va pas s'approcher des cobras noirs !
La veille au soir déjà j'étais parti de nuit (avec un guide) à la recherche des bestioles nocturnes, mais pas grand chose à se mettre sous la dent à part une biche et son faon, un varan et des oiseaux endormis, des araignées de toutes sortes, des fournis grosses comme des olives (par contre il n'y a pas d'olive dans la jungle !) et une multitude de scorpions de toutes tailles et fluorescents.
Mais aujourd'hui l'attraction principale est la rivière et ses habitants : la tribu des Bateq, peuple nomade et chasseurs cueilleurs.
Le village que nous avons visité accueille les touristes car cela leur permet d'avoir un peu d'argent et de ne plus partir systématiquement à la chasse comme au bon vieux temps.
Ils nous ont montré comment faire du feu et confectionner les flèches pour leur sarbacane. Dino, quant à lui s'est occupé de la partie médicinale avec les plantes du coin.
C'était cool, mais il ne faut pas se mentir, on est bien incapable de faire ce qu'ils font. Si on me laisse tout seul dans la jungle : au bout d'une heure je pleure ma mère et au bout de 3 jours je suis mort de faim.
Camions chargés des fruits de palmiers à huile
Nous voilà maintenant à Malacca, très ancien carrefour incontournable depuis des siècles pour le transport des marchandises de et vers l'Asie.
Tout le monde avait bien compris l'aspect stratégique de ce lieu et du détroit du même nom qu'il contrôle : les Portugais, les Hollandais, les Anglais, les Chinois ont tour à tour régné sur cette ville d'une manière ou d'une autre et ont tous laissé une part d'héritage.
Pour en arriver là, la route fut longue depuis la jungle, avec pour quasi unique perspective les plantations de palmiers à huile (la Malaisie produit plus de la moitié de la production mondiale de cette cochonnerie).
De temps en temps quand même on voyait un panneau nous invitant à faire attention au passage de tapir, sans en voir la trompe d'un ! Les seuls animaux vus sur la route étaient écrabouillés (singes, serpents, lézards ou iguanes) à l'exception d'un bel écureuil noir, sans parler des vaches.
A l'heure du déjeuner nous avons vainement chercher un restaurant ouvert pour finalement atterrir dans une épicerie Indienne puis manger la tomate, les chips, les dattes, le raisin et les gâteaux dans la voiture en roulant.
Le centre ville de Malacca est tout petit, très commerçant et nous n'y sommes restés qu'une journée, suffisamment pour arpenter les rues du quartier Chinois et de ses magnifiques demeures, de visiter un temple bouddhiste (Une fois n'est pas coutume ou jamais 2 sans 3, à vous de choisir !), de déguster les fameux mets locaux et de voguer sur la rivière pour découvrir que les varans sont dans la ville alors qu'on les avait cherché sans succès dans la jungle.
Belle maison Chinoise à Malacca
Demain nous partons pour l'Australie avec la même impression sur la Malaisie qu'un certain Henri Fauconnier qui écrivait en 1930 : "Apprenant que les Malais étaient mahométans, je m'étais embarqué pour une espèce d'Algérie, mais j'avais débarqué dans une ville chinoise. Depuis mon arrivée, je vivais dans l'Inde. Et soudain je découvre que je suis en Polynésie".
